De l'encre sous la peau..... encore....
Irrécupérable la fille.... Cependant j'assume (encore heureux!). C'est donc le bras endolori que je tape ce post au fond de mon canap'. Et bah voilà qu'après la jambe, le pied, le dos, la poitrine, c'est le bras qui y passe. Mais qu'est-ce que j'y peux moi si j'ai le vice du tatouage chevillé au corps. Non pas que j'aime particulièrement cette sensation d'écarisage à vif, non non, mais disons que pour moi le jeu en vaut la chandelle. Mais commençons par le commencement. Au départ mon bras était comme tous les bras, enfin me semble t-i... Étape 1: le travail de dame nature
A ce stade des opération je suis encore sereine quoi que très excitée d'être enfin au jour J. Intérieurement je me dis qu'un de plus c'est pas ça qui fera une grande différence maintenant alors autant y aller, je me dis aussi qu'en choisissant le bras je me marginalise encore d'avantage mais ce n'est pas pour me déplaire. Pour sûr, il y en aura pour critiquer, me regarder d'un oeil sombre, pour s'imaginer qui je suis... Qu'importe je les emmerde tous, c'est ma double peau, ma barrière, mon étendard, mon choix, MA peau, ma vie. C'est là qu'intervient Steph D (mon tatoueur depuis plus de 10 ans) d'Octopus Tatouage. On commence d'abord par dessiner le motif sur la peau (il est encore temps de filer à l'anglaise, mais je n'en ferai rien).
Deux énormes chrysanthèmes, une belle hirondelle en vol, des rubans(pas encore tracés) et d'autres babioles prennent place sur moi et s'aprettent à partager ma vie. Là on essaie de se souvenir de la sensation physique un peu comme quand on va accoucher pour la seconde fois. Oui, on se souvient bien que ça fait mal mais au final le temps estompe la violence et ne restent que des impressions confuses. Steph prépare ses scalpels, son bistouri enfin son matos et moi je trépigne.
Bzzzz fait la machine qui s'approche ma peau doucement comme une lionne sur sa proie. Mon pouls s'accélère, "t'es sûre ma fille.....Oh oui mais j'ai peuuuuuuur" mais chut faut pas le dire et là, tout à coup, tu te souviens parfaitement de la sensation et tu te dis que 5 heures ça va être long, mais long! Cependant j'accepte la douleur, je la fait mienne, je me réfugie dans ma bulle intérieure et serre les dents (très fort) voilà c'est parti je ne peux plus faire machine arrière. Steph me lacère le bras (par endroit c'est à la limite du supportable genre à l'intérieur du coude, sur le coude, la clavicule mais je ne dis rien) mais de tout ça un corps nouveau émergera, un corps choisi et qui me correspond. a ceux qui me disent "tu n'as pas peur du côté irréversible" je répond que ce tatouage est tout aussi éphémère que moi.
Bon l'hirondelle et le chrysanthème à l'arrière du bras sont tatoués. Je résiste fièrement me plaint à peine mais maudit Steph sur trois générations pour la forme. Pour sûr c'est violent, mais je fais profil bas car dans le box d'à côté un type se fait tatouer un chrysanthème (et oui lui aussi, il y avait une promo aujourd'hui) sur le cou y compris la trachée. Et là ça doit vraiment être horrible, pauvre de lui. Mais je dois avouer que bien que n'étant mais alors absolument pas maso (et non les fessées cul nu ce n'est par mon trip, le bondage non plus) je dois avouer que cette douleur fait partie du jeu. tu le veux ton tatto et bien va falloir le mériter. On est fier ensuite d'avoir supporté tout autant que de le porter.
Cinq heures plus tard, le premier trait est terminé. Reste encore le deuxième trait, le ruban, les couleurs et la suite, bref encore 3 séances de 6 heures et il sera terminé. La suite dans trois semaines. En attendant je suce de l'arnica, me tartine de crème et attend que ça cicatrise....