Une serre de jardin DIY...
Mes amies, mes amis, aujourd'hui j'aimerai vous parler d'un sujet qui me tient particulièrement à coeur et qui m'occupe grandement en ce moment: le potager. Mais avant toute chose plantons le décor. J'ai eu il y a quelques années un petit potager en carrés mais le tourbillon de la vie m'a emportée et peu à peu le temps est venu à manquer pour m'en occuper comme il se doit et la nature a repris le dessus. Mais dans la vie on ne sait jamais de quoi demain sera fait et certaines décisions nous obligent à revoir un peu nos priorités. Et quelle décision!! Il y a quelques mois de cela j'ai pris une décision radicale. J'ai choisi de quitter mon travail de responsable culturelle d'une commune, travail que j'aime pourtant plus que tout et qui me comble sur bien des points mais trop c'est trop. Entre les manifestations à organiser, les articles dans les magazines, les livres que j'ai écrit et mes bouquets, je n'ai plus le temps de souffler. La quarantaine approchant avec ses gros sabots j'ai décidé qu'il était temps de faire le grand saut, c'est dit, c'est fait, à la fin de l'année je lève le pied! Et comme j'ai une trouille bleue de me retrouver sans le sou je me suis dit qu'il était grand temps de se remettre au jardinage. Habitant au pays des fromages qui puent (en Normandie quoi) construire une serre de jardin était une de nos priorités. seulement voilà, une serre ça coûte un bras, et des bras c'est utile alors nous avons trouvé une solution originale et quasi gratuite: fabriquer une serre en branches de châtaignier.
Nous sommes donc partis en quête de "gaulettes" de châtaignier, assez faciles à se procurer surtout quand on a dans nos connaissances des personnes ayant un bois qui en est rempli. Et nous voilà en pleine forêt à couper nos branches (dont une bonne quinzaine de 6 m de long) le coeur vaillant et le sourire aux lèvres, sauf qu'il faut ensuite retrouver la voiture avec ton chargement de cherpa, bing le sourire il en prend un coup et tu perds trois litres de sueur au passage. Ensuite tu t'apperçois que malgré le break, les branches dépassent vachement devant et derrière, on est des dingues. Même les vaches nous regardaient d'un oeil perplexe sur la route du retour. Après coup on en rigole mais c'était une sacré aventure. Bon maintenant on a de quoi construire un barrage à faire pâlir d'envie tous les castors du Canada, passons à la construction du dôme.
Nous avons commencé par délimiter le pourtour de la serre, un cercle de 4m de diamètre. Pour nous aider à planter les poteaux comme il faut (et mon homme étant un poil tatillon) nous avons fait une sorte de croix au sol avec les tiges à béton histoire de bien répartir les poteaux. Ensuite t'y vas à la barre-à-mine pour creuser des trous de 40 cm de profondeur pour y ficher les poteaux. Là tu est heureuse d'être une faible femme!
Les poteaux en vis à vis ont été tressés les uns aux autres, et sur le même principe nous avons fait la base et les différents renforts de la structure. Au final nous avons eu besoin d'une bonne quarantaine de branches bien longues. Ce qui est formidable avec le châtaignier c'est que le bois est souple mais aussi qu'il résiste à l'humidité.
Petite vue de la clé de voûte de notre serre. Le tout a été fixé avec ces petits trucs auto-bloquants en plastique que l'on appelle des colsons.
Mon homme a bricolé un cadre de porte et une fenêtre de toit en bois et hop que je t'emballe le tout de film pour palettes récupéré par un ami. A ce stade nous nous disions qu'on avait fait le pire mais non!! La serre fait 3m de haut et filmer jusqu'en haut s'est révélé être une véritable épreuve de force. Mon homme m'a dit après mes accouchements qu'il se sentait un peu minable à côté de ce qu'une femme pouvait faire, là c'était mon tour. Il en a bavé... et moi de le regarder avec des yeux de merlan frit, c'qu'il est beau et fort mon homme!
La serre en cours d'habillage prend des allures d'igloo, nous sommes aux anges, les voisins se demandent un peu ce qu'on bricole du coup tout le monde vient tailler la bavette alors que nous suons comme des boeufs.
Vingt litres de sueur et quelques "bordel de merde" plus tard la serre est enfin terminée. Nous découvrons des muscles dont nous ignorions l'existence mais nous sommes tellement heureux. Pour "libérer" la porte et la fenêtre nous avons collé un bon gros scotch sur les montants, agrafé le tout et découpé les ouvertures au cutter, ça fonctionne à merveille. il ne nous reste plus qu'à retourner la terre sur le tour et au centre et à nous les belles tomates bio de Normandie!!!
Mes fenouils n'en reviennent pas, "Ouais, les tomates, ont le droit à leur tipi et nous on est bons à se cailler les miches dehors, et patati et patata", les fenouils sont de vrais râleurs, beaux comme tout mais jamais contents, c'est peut être pour ça qu'on dit que ce sont de mauvais amis au potager (remarquez au passage au premier plan deux de nos toutes nouvelles buttes de permaculture - mais je vous parlerai de tout ça prochainement).
Vous imaginez bien que les enfants s'en donnent à coeur joie, il y auraient bien mis la piscine, mais quenéni mes chéris! Depuis les tomates ont été plantées, il faut bien chaud sous notre serre DIY et elle résiste bien au vent et aux orages (et on en a pris des draches comme on dit par chez nous). Je ne manquerai pas de vous faire un petit rapport de la vie de cette serre. Nous espérons qu'elle durera au moins 2-3 ans. Affaire à suivre... Et qui sait, ce potager est-il en lui même le début d'une nouvelle aventure??? De ça aussi je vous tiendrai informés. Au final cette serre d'environ 12m2 nous aura coûté 10€ de scotch, quelques litres de flotte et d'huile de coude.
Alors, qu'en dites-vous? Si vous aussi avez des envie d'autonomie alimentaire relative, c'est le moment de partager vos astuces de vieux jardinier. Pour nous ce sera une aventure sous le signe de la permaculture. Voilà, je suis prête pour affronter la disette si des fois elle ose pointer son nez, le jardin de Tante Crise est fin prêt. Ne manquent plus que les petites poulettes et nous serons parés!
J'ai hâte de lire vos réactions alors ne soyez pas avares...
A bientôt
Julie